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Suspendu depuis deux mois par le rectorat pour des « atteintes à la laïcité », le directeur d’un établissement catholique sous contrat à Pau a obtenu, jeudi 28 novembre, de retrouver ses fonctions, le temps que la justice se prononce sur le fond de l’affaire.
Le 9 septembre, Christian Espeso avait été suspendu de ses fonctions à la tête de l’ensemble scolaire Immaculée-Conception pour une durée de trois ans. Il lui était reproché par l’administration d’avoir méconnu le principe de laïcité « pour avoir autorisé la dispense d’un cours intitulé “enseignement religieux” », et pour avoir organisé une marche de Pau à Lourdes « qui présenterait une dimension religieuse », rappelle le tribunal administratif de Pau.
Mise en cause également par le rectorat, la censure de manuels scolaires et d’ouvrages « contenant des passages sexuels considérés comme inadaptés ». La sanction était aussi motivée, selon la même source, par « le comportement inapproprié de l’intéressé, marqué par la tenue de propos violents envers certains membres du personnel et la pratique d’un management malveillant ».
Le juge des référés du tribunal palois, saisi par l’intéressé et des parents d’élèves, a suspendu jeudi l’exécution de la sanction dans l’attente d’un jugement au fond sur sa légalité par une formation collégiale.
Soulignant dans son ordonnance que le requérant n’avait jamais été sanctionné jusqu’à présent, alors qu’il exerce ses fonctions depuis onze ans, le magistrat estime que le caractère potentiellement « disproportionné » de la sanction, en l’état des éléments du dossier, est « de nature à créer un doute sérieux sur sa légalité ». Il retient aussi la condition d’urgence au vu du « risque de licenciement à brève échéance » du mis en cause et de l’impact de la sanction sur sa situation personnelle.
Les avocats de M. Espeso, Mes Thierry Sagardoytho et Vincent Ligney, avaient dénoncé un « dossier vide, trafiqué et orienté », estimant que leur client était « sacrifié sur l’autel expiatoire des attaques récurrentes contre l’enseignement privé ».
En début d’année, cinq syndicats de l’enseignement public et privé avaient dénoncé « le non-respect des obligations contractuelles » de l’établissement palois envers l’Etat. La rectrice de l’académie de Bordeaux a pris acte, jeudi, de la décision du tribunal administratif. « Il s’agit d’un référé, et le fond n’est pas jugé (…) Nous poursuivrons le suivi et l’accompagnement de l’établissement vers la mise en conformité avec les exigences contractuelles », a-t-elle déclaré.
Le Monde avec AFP
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